Les gazouillis de François Legault ne laissent personne indifférent.

La dernière campagne électorale provinciale fut tirée vers le 21e siècle. Plusieurs politiciens ont emboîté le pas du 2.0, dans le but de rejoindre la population, de se faire ami des foules du cyberespace, souvent plus dans une perspective de contrôle du message, que dans l’établissement d’un véritable dialogue. Lorsque l’on se penche sur ce que certains appellent « l’hyperactivité » de François Legault sur Twitter, sa présence ne semble pas faire l’unanimité chez les commentateurs.  Certains y voient un manque de stratégie, d’autres en appellent à plus de présence, notamment à travers l’utilisation d’une multitude de plateforme, blogue et autres applications, et les plus conservateurs, ne voient pas du tout d’un bon œil l’activité des politiciens sur la « twittosphère », en particulier le continuum des activités postcampagne électorale.

« First strike »

On peut critiquer la justesse de certaines interventions de M Legault sur Twitter, cela est légitime. L’« ad-lib » auquel les réseaux sociaux nous font consentir est une donnée qui mène aussi à la rencontre d’un idéal d’authenticité, une qualité qui a l’honneur de rendre les politiciens accessibles et humains. Mais aussi, les réflexes peu aiguisés de M Legault l’ont amené à être taxé de « sexiste », dans un échange twitter avec le chroniqueur Vincent Marissal. L’instantanéité des échanges sur Twitter, comme sur les autres plateformes 2.0, pose l’importance de peser ses mots, et conduit à être prudent et rigoureux, surtout lorsque nos visées politiques peuvent nous conduire, dans un avenir rapproché, à diriger le Québec. Rien de moins. Autant faire preuve de tempérance et de   « momentum » dans la conduite des débats.

Malaise, opportunisme et bilan positif

On peut aussi ressentir un certain malaise, comme celui de M Bock-Côté, qui dans son article, semble trouver inconcevable, pour un politicien de la trempe de M Legault, de commenter la futile « vie quotidienne ». Malgré sa thèse conservatrice-déconnectée, il existe dans les propos de M Bock-Côté une certaine vérité. Personne n’est vraiment intéressé par la sorte de café que j’utilise, pourquoi le serait-on plus par celle de M Legault? Si on dépasse la fantaisie de certains commentaires, on peut affirmer que l’activité de François Legault sur Twitter est positive, opportuniste certes, mais aussi innovatrice. Il lui manque toutefois une foulée avant d’avoir une couverture médiatique aussi riche que, par exemple, celle de Denis Coderre au Québec ou, l’exemple ultime, Barack Obama, une des personnalités publiques les plus suivies sur Twitter, dont la sympathie du public à son égard est multipliée par sa présence sur la « twittosphère ». Il y a de quoi être inspiré.

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3 commentaires pour Les gazouillis de François Legault ne laissent personne indifférent.

  1. L’avantage de la communication politique sur Twitter, c’est que l’on a un accès direct au politicien. On peut engager une discussion avec des personnes qui ne nous seraient pas accessibles dans la vie courante. Est-ce que François Legault était plus accessible grâce à Twitter?
    On pourrait croire que l’accessibilité permet aux personnes de développer des liens privilégiés avec la personnalité publique. Par exemple, en « suivant » des artistes, on peut obtenir des informations privilégiées et même parfois des invitations gratuites. Le privilège ultime serait de devenir des amis véritables. Dans le cas des politiques comme François Legault, quels sont les gains que ses suivants ont à le suivre? Est-ce un bon moyen d’informer cette personne sur des problèmes citoyens?

  2. arielle525 dit :

    Les politiciens sont avant tout des leaders, des individus capables de mener ou conduire d’autres individus ou organisations dans le but d’atteindre certains objectifs. La politique évolue avec le monde, et le monde est attiré et inspiré principalement par les célébrités. C’est donc normal et stratégique pour les politiciens d’aujourd’hui d’agir comme ces dernières. Le premier à avoir lancé cette manière de faire en politique est selon moi Nicolas Sarkozy. Qui n’a pas vu des photos de lui et la charmante Carla en couverture de magazines? Le seul président ou politicien que j’avais vu dans un magazine « people » auparavant était Georges W. Bush, mais c’était plutôt dans une section humour. Les jeunes ne sont maintenant plus les seuls à utiliser les réseaux sociaux, mais, en dehors de facebook pour retrouver de vieux amis ou rester en contact avec des proches qui vivent à l’étranger, c’est de loin Twitter qui est le plus utilisé chez les adultes. Toutes les grandes personnalités utilisent maintenant Twitter, au plus grand plaisir de leurs fans, mais c’est dans le milieux des affaires et de la politique que l’essor de ce média a été le plus surprenant. C’est désormais un incontournable des hommes d’affaires, dont fait définitivement parti François Legault. Je pense que ce qui inquiète le plus dans ce genre d’engouement, ce sont les raisons des utilisateurs qui vont suivre les personnalités politiques. Je ne crois pas que ce soit pour avoir plus d’information sur la plateforme électorale des candidats, ni pour comprendre ses objectifs. Il me semble qu’il s’agit simplement d’une mode qui favorisera encore l’apparence au détriment du contenu. Probablement que les publicistes des politiciens et les responsables de campagne en seront ravis, après tous, tous les éléments de contrôle populaire sont un atout pour eux. Comme dans tout, les consommateurs avertis sauront en tirer le meilleur, les autres feront des erreurs.

    • La « people-isation » des politiciens et des hommes d’affaires est quand même antérieure au web et Twitter. John F Kennedy et Jackie O ont fait les unes du Vanity Fair dans les années 50-60 non?! Le problème avec Twitter et les politiciens, c’est que je me demande si ce moyen peut vraiment être un outil pour les citoyens pour avoir un plus grand accès à leurs représentants politiques?!?!

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