Congédier suite à des propos sur Twitter, toujours une bonne idée?

Les tweets d’Adria Richards et leurs conséquences

Le 17 mars passé, une développeuse travaillant chez SendGrid, Adria Richards, a entendu deux hommes faire des blagues sexistes (en parlant de forking et de dongle, un terme souvent utilisé sexuellement dans le monde de la technologie) pendant une convention de Pycon. Sa réaction a été de s’en plaindre sur twitter tout en postant une photo des deux hommes en question.

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Les conséquences ont été énormes. Un des hommes a perdu son emploi. Rapidement une bonne partie de la communauté internet s’est offusquée et s’en est prise à Adria Richards : une attaque DDoS sur le site de SendGrid, des insultes sur les sites 4chan, reddit et autres, divulgation des informations personnelles d’Adria, etc. Finalement, SendGrid a choisi de renvoyer Adria Richards. Était-ce la bonne décision?

Pourquoi Adria Richards a-t-elle utilisé Twitter?

Outre les attaques sexistes et racistes insensées qui ont eu lieu après l’incident. Plusieurs personnes ont écrit sur le net comprendre qu’Adria Richards ait pu être offensée par ces propos, mais désapprouver la façon dont elle s’y est prise pour passer son message. Selon eux, le Public Shaming n’était pas la solution et poster la photo des hommes en question l’était encore moins.

Toutefois, comme l’explique Deanna Zandt dans son billet sur le site de Frobes, il est très difficile pour une femme de se plaindre de sexisme dans un milieu comme celui des technologies. Très souvent elle se fait ridiculiser, se fait dire que ce ne sont que des blagues à ne pas prendre au sérieux ou se fait simplement ignorer.  Twitter était donc la solution la plus simple.

Alors, le congédiement, une bonne idée?

Selon SendGrid, Adria Richards a été mise à la porte parce que la compagnie n’accepte pas qu’elle ait dénoncé les faits sur twitter et poster une photo des hommes en question.

En réponse à cela, John Koestier explique que SenGrid a choisi la voie de la lâcheté et que ça a empiré la situation. Selon lui, ils auraient dû inciter à la discussion pour régler la situation à l’amiable.

Je suis du même avis. L’image que renvoie SendGrid suite à leur réaction est celle d’une entreprise qui, au lieu de condamner les actes sexistes, condamne ceux qui les dénoncent et ne fait rien pour comprendre ou protéger ses employés. Ils auraient plutôt dû demander des explications à Mme. Richards pour comprendre ses intentions lorsqu’elle a posté ces tweets.

Qu’en pensez-vous?

Autres sources et articles intéressants:

http://colorlines.com/archives/2013/03/its_bigger_than_adria_richards_7_ways_to_call_out_racism_and_sexism_online.html

http://colorlines.com/archives/2013/04/who_will_stand_behind_adria_richards_reader_forum.html

http://allthingsd.com/20130327/fired-sendgrid-developer-evangelist-adria-richards-speaks-out/

http://scientopia.org/blogs/goodmath/2013/03/28/a-white-boys-observations-of-sexism-and-the-adria-richards-fiasco/

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4 commentaires pour Congédier suite à des propos sur Twitter, toujours une bonne idée?

  1. pclavere dit :

    Cette affaire me fait beaucoup penser au décalage d’une pratique nouvelle: l’e-reputation. En quelque mot c’est une veille des réseaux sociaux afin de s’assurer que les gens ne déblatèrent pas trop sur son organisation. Seulement bien souvent elle est surtout utilisé pour surveiller ses employés.

    Les garçons visé avaient une conversation privée. Peu importe le sujet ou la teneur de leur propos. Virer un employer en utilisant une pratique propre au relations publiques me semble être une faute grave de la part de l’entrepreneur. L’employé devrait faire appel et en profiter pour insisté sur les dangers de l’utilisation des nouvelles plate-formes de partage.

    • Bonjour,

      Oui, l’e-réputation est devenue très importante de nos jours puisque nos compte sur les réseaux sociaux sont systématiquement vérifiés (surtout en relations publiques). Il faut donc faire très attention à ce qu’on y poste.

      Par contre, je ne pense pas que Mme Richards était en tort dans cette affaire. Je ne suis d’ailleurs pas d’accord avec toi lorsqu’il est question de la conversation privée des garçons. Après tout, ils étaient dans un centre de convention entourés de centaines de personnes. Ils devaient bien se douter que n’importe qui pourrait les entendre. L’employé ne méritait certainement pas de se faire renvoyer pour cela, mais c’était aussi à eux de ne pas utiliser de tels propos entourés d’autant de gens.

      Merci du commentaire. 🙂

  2. philcollerette dit :

    Bien d’accord avec toi, Camille. La cellule de gestion de crise de l’organisation SendGrid a eu à réagir rapidement, certes, mais ils en sortent tout de même perdant. En réagissant de cette manière, SendGrid ne peut que s’attirer les foudres de l’opinion publique. En congédiant Mme. Richards, il s’assure qu’on parle d’eux comme d’une organisation qui ne soutient pas ses employés. Leur réaction est certainement dû à la panique, c’est pourquoi il est si important de prévoir les conséquences de ses actes et de réfléchir deux fois avant de commettre l’irréparable en tant qu’entreprise.

    • Oui! Tu as raison. Déterminer un plan de communication est primordial pour une entreprise afin de savoir comment réagir à n’importe quel imprévu.

      Définir un guide clair et détaillé des attentes de l’entreprise envers des employés et des conduites à prendre aurait aussi pu leur éviter ces ennuis.

      Mainteant SendGrid en prend un coup à l’externe quant à son image, mais également à l’interne puisqu’elle perd la confiance de ses employés.

      Merci du commentaire. 🙂

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